Jour 54 (89 km – 20 km de
voiture!)
Pour nous rendre au Zion national park, il a encore fallu
monter en altitude. Rendu à 10km de l’entrée, il y avait une très longue file
de voitures arrêtées. En nous rendant au bout de la file, nous avons constaté
qu’il s’agissait d’un accident. Une voiture antique de style Ford modèle T
avait vraisemblablement fait des tonneaux dans le fossé. Partant du Grand
Canyon la veille, nous avons croisé une tonne de ces voitures. C’était
probablement un rassemblement d’un groupe de collectionneurs qui fond le tour
des parcs nationaux. Tout ce qu’on sait de l’accident est que les passagers ont
étés amener à l’hôpital en hélicoptère.
En arrivant à Zion, nous avons appris qu’il n’est pas
possible de traverser à vélo le tunnel de plus d’un mile qui mène au camping et
au reste du parc. Nous avons donc dû nous trouver des véhicules pouvant nous
transporter à travers le tunnel. Ça n’a pas été très long à trouver. Simon est
embarqué avec une famille allemande et les autres ont trouvé un couple
d’habitués qui habitent une ville voisine du parc. Le point de rendez-vous
était au visitor center, endroit où nous avons dîné avant de partir explorer
Zion. Malheureusement nous n’avons pas de photo de la partie avant le tunnel où
il y a des montagnes qui ressemblent à des pyramides recouverte de coulées de lave séchées.
Le plus triste dans tout ça c’est que la partie que nous
avons dû faire en voiture était en pente descendante tout le long. C’est un
2000 pieds dont nous n’auront jamais profité.
Tant qu’à avoir utilisé du pétrole pour le début du parc,
nous avons pris la navette qui s’enfonce dans un canyon très escarpé. Les
montagnes sont tellement hautes des deux côtés qu’on ne voit presque pas le ciel.
Il a bien sûr commencé à pleuvoir pendant qu’on marchait le long
de la rivière et ça n’a pas vraiment arrêté jusqu’en fin de soirée. Nous avons
tout de même pris le temps de nous faire des spaghettis pour souper.
Pour trouver un endroit gratuit où dormir, il a fallu nous
rendre à 25km de Zion sur un terrain privé avec l’accord du propriétaire.
Jour 55 (132km)
Nous sommes maintenant dans la portion du parcours où il faut
trouver des chemins qui suivent l’interstate 15 qui mène à Las Vegas afin de
l’éviter le plus longtemps possible.
Nous avions prévu faire une grosse journée, mais Yan à eu
des problèmes…
Ce qui devait arriver arriva. Après plus de 6800 km, au
milieu d’absolument nulle part, la partie arrière de son vélo couché sectionna
sur la old hwy 91 pleine de bosses.
Malheureusement, le cadre était garanti 1 an/5000 km ;)
Matériel douteux (acier inoxydable plutôt que acier cromoly)
et design perfectible furent les causes du bris.
Finalement, après avoir découvert que le service pour vélos
de CAA ne s’applique pas encore aux États-Unis, Yan s’est fait escorter par la
police jusqu’au prochain village où il y avait heureusement un atelier de carrosserie
avec une soudeuse. Il a pu renforcer un peu son châssis, mais ce n’est pas
terrible. C’est ce qui arrive quand on soude avec la mauvaise machine (flux
core) deux aciers incompatibles avec encore un peu de peinture dessus.
Souhaitons que ça tienne au moins jusqu’à Vegas!
En se faisant escorter, Yan a manqué une très belle descente
et encore un changement d’état.
Nous sommes aussi passé au Nevada (3 États dans la même journée) et gagné une heure de sommeil (maintenant 3 heures de décalage avec le Québec), mais il n'y avait pas de panneau.
Jour 56 (140km + 30km dans un pickup)
Les décors sont différents par ici
Dès la matinée, nous avons été confrontés à des problèmes…
et ça n’allait pas s’améliorer durant la journée!
Nous cherchions donc une petite route découverte sur Google
map qui était supposée longer l’Interstate 15 sur une distance de 30 km. Une
fois découverte, il s’avéra qu’elle était en terre et difficilement praticable
en vélo. L’Interstate devenait alors la seule alternative. Yan et Karl étaient
partant, mais Simon, un peu frileux à l’idée de rouler sur l’Interstate,
demanda au conducteur d’un camion (pickup avec remorque) afin de savoir s’il
pouvait nous emmener jusqu’à la prochaine sortie. C’est donc confortablement
assis à l’air conditionné que nous avons parcouru ces kilomètres.
Simon qui a honte de tricher
On se remit donc en selle à la sortie suivante et c’est à ce
moment que d’autres problèmes ont commencé. Perte de temps incroyable tout au
long de la journée pour Yan avec une crevaison avant qui refusait de se
réparer. Plusieurs tentatives furent tentées, mais la chambre à air fuyait
légèrement de façon continue (plus de tubes de rechange et pas de ville!). Une
chambre à air de roue 700 sur une roue 26 po fut nécessaire. Karl, quant à lui,
éprouva bien des problèmes avec le roulement endommagé de sa roue avant. Les
mains pleines de graisse plusieurs fois dans la journée afin d’essayer de
régler le problème d’une roue qui fausse et de roulement qui grince. Mais il
n’y a véritablement rien à faire lorsque l’acier nécessaire au bon
fonctionnement n’est plus là!
Nous avons attendu là une bonne heure en pensant que le vent allait arrêter (nous sommes naïfs)
Avec tous ces problèmes et étant au milieu de nul pars, le
manque d’eau nous força à rouler de nuit afin de rejoindre la banlieue de Las
Vegas. À la fin de cette longue journée, il était temps que nous trouvions de
l’eau. Un petit parc fut notre oasis et nous avons simplement installé la tente
un peu plus loin afin de dormir quelques heures.
La tente en mode furtif
Jour 57 (50km)
Nous sommes entrés dans Vegas en avant-midi, mais une bonne
partie de la journée a été sacrifié pour trouver un bike shop digne de ce nom.
C’est finalement au bike world que Karl a fait réparer sa roue et Simon son
câble de vitesse. Yan a fait plusieurs magasins pour trouver une chambre à air
du bon format et enfin nous avons pu chercher un hôtel. En parcourant la strip
en vélo, le Circus Circus semblait bien et pas cher, mais finalement, même le
Luxor était abordable. C’est bien que les hôtels fassent leur argent avec les
casinos, ils peuvent réduire leur tarif.
Photos notre hôtel
Après une douche, une bière et un nachos (ça faisait
longtemps), nous sommes partis visiter la Strip, le boulevard Las Vegas avec
tous les hôtels.
On se croyait un peu comme à New York avec les artistes de
rue, la tonne de voitures et les magasins pleins de lumières. Nous nous sommes rendus
jusqu’au Ceasar Palace, mais sans vraiment faire autre chose que visiter et
jouer un peu dans les machines à sous. Nous avions espoir de voir un spectacle
de jets d’eau au Bellagio, mais ils finissent à minuit. Nous avons donc attendu
pour rien pendant 30 minutes avant de revenir à l’hôtel à pied.
Jour 58 (0km, eh oui, premier jour de repos en deux mois!)
Ayant pris deux nuits au Luxor, nous avons fait la grasse
matinée en nous réveillant à midi. Yan et Karl se sont gavés au buffet. Tout
était vraiment excellent, même les desserts (gâteau au fromage!; c’est rare des
bons desserts dans un buffet). Simon est parti faire la lessive, Yan est parti
souder son frame de vélo plus solidement pour le pas qu’il brise dans le désert
et Karl est resté à l’hôtel pour écrire le blog et régler son problème de carte
sd de cellulaire.
Yan a trouvé l’atelier dans les pages jaunes. S’y rendre,
négociation avec le proprio de l’atelier afin de faire le travail soit même, tungstène
trop gros, soudure en gougoune…. Et 60$ plus tard le cadre était plus solide (enfin,
on l’espère!). C’est donc une erreur de conception qui aura couté 84$,
soit environ le prix du cadre ;)
Notre journée a donc commencé à 18h à l’Oasis, la piscine du
Luxor.
Nous sommes ensuite retournés sur la Strip pour voir les
autres casinos, mais en bus cette fois pour sauver du temps. C’était un peu
comme la veille, mais avec une bière à la main dans la rue. C’est comme ça Las
Vegas, tu fais ce que tu veux où tu veux. On s’est même fait offrir des
escortes à plusieurs reprises (comme tout le monde en fait). Cette fois nous
avons vu trois représentations du spectacle du Bellagio. Ça a remplacé le
spectacle de Criss Angel que Simon voulait aller voir.
Yan a gagné le Jackpot (6$)
Jour 59 (98km plus pénibles les uns que les autres)
Sortie de Las Vegas pénible avec un vent de face soutenue et
deux très longues montées (environ 10 et 30 km pendant des heures). Nous avons
roulé de nuit afin de rejoindre une ville (Searchlight) pour nous abreuver. Nous n’avons
jamais autant sué de toute notre vie. Il faut vraiment éviter de rouler entre
13h et 18h.
Karl, lui ne sue que de la tête…
Dodo derrière une petite église.
Jour 60 (1er août, 121km)
Nous sommes enfin en Californie, mais pas de panneau encore une fois :(
Étant rendu dans le désert, il nous faut adapter notre
horaire. Nous nous sommes donc levés à 5h30 pour rouler pendant qu’il fait
moins de 35°C. Malheureusement, le vent nous a encore ralentis à un tel point
qu’il nous a fallu rouler jusqu’à 14h30 pour arriver en ayant mal partout à un
point d’eau situé à 105km. En fait, la route délabrée et les montées qui n’en
finissent plus n’ont pas aidé. Nous avons fait une sieste jusqu’au souper puis
sommes repartis pour une petite heure. Il fait nuit à 20h30 alors que nous
étions habitués à avoir une heure de plus. Il faut s’y faire, les journées
rapetissent.
Notre sieste au visitor center
Le prochain arrêt devrait être une "grande ville",
Twentynine Palms. On reste confiant de pouvoir arriver à San Diego cette
semaine.
Jour 61 (136km)
Il faut froid à 6h du matin dans le désert!
La journée a été très éprouvante. Il nous a fallu lutter
comme la déshydratation à cause que la seule station-service que nous avons
croisée n’avait pas d’eau potable. C’est donc avec en moyenne 2L d’eau chacun
que nous avons traversé sous le soleil les 80 derniers kilomètres avant
Twentynine Palms. Heureusement que pour une fois nous avions un vent favorable
pour nous aider à monter les chaines de montagnes. Pour compenser le manque
d’eau, nous nous sommes versé dans le dos l’eau salée prise à la
station-service. Ça rafraîchit même si on ne peut pas la boire.
Ce qui n’a pas aidé aujourd’hui est que nous étions supposés
partir à 6h, mais Karl s’est trompé de bouton pour snoozer. En plus, pour une
deuxième journée de suite, il a eu une crevaison en plein soleil. Il s’est fait
pardonné en partageant son eau gardée froide dans son oreiller. Parce que de
l’eau froide, c’est pas mal meilleur que de l’eau à 40°C pour désaltérer!
Ce n’est pas super quand le corps manque d’eau au point de ne plus produire de salive. Ça devient très pâteux et compliqué de manger une barre tendre ou des biscuits. Au moins, rendus à destination, nous avions de l’eau fraîche et une piscine pour profiter du reste de la journée.
Là nous sommes vraiment dans le désert
Ehhh on avait la même chambre que vous au Luxor !;) On y avait dormi qu'une nuit et on avait fait aussi une nuit au Stratosphère. Par contre, nous on l'a vu le spectacle de Criss Angel !! :p et gratuitement en plus ! on s'est fait offrir des places par hasard par un truc de pub....
RépondreEffacerBonne continuation, et surtout bon courage pour les grosses chaleurs que vous allez supporter.
Julie.
Vous pourrez écrire un livre sur la survie dans le désert maintenant que vous en êtes des experts!
RépondreEffacerBon courage les gars, l'océan pacifique est à quelques coups de pédale!!!
Bonne chance ! Vous êtes pas loin !!
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